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Impacts importants de la définition des métiers sur la planification et la gestion des contrats de construction

 

Réglementation rigide et spécialisation extrême :

lourdeur et complexité dans la réalisation des travaux et sous-optimisation de la performance globale des projets.

 

Montréal, le 6 novembre 2015 – Dans un souci constant d’améliorer l’efficacité dans la gestion des contrats de construction au Québec, la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ) soutient les conclusions d’une enquête rendue publique aujourd’hui lors d’une conférence tenue à l’École de technologie supérieure (ÉTS) et à laquelle la CGEQ a collaboré. Mettant en lumière une autre facette du fonctionnement de l’industrie de la construction, les résultats de cette étude démontrent clairement que la rigueur imposée par la règlementation dans l’industrie de la construction rend la gestion et la planification des travaux plus lourds et plus complexes pour les entrepreneurs généraux, ce qui se répercute sur l’efficacité dans la gestion des projets.

 

La rigueur actuelle dans la juridiction des métiers imposée par la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (ou Loi R-20), et l’extrême spécialisation et la division du travail prévue selon le Règlement sur la formation professionnelle de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction (Règlement r.8) a comme conséquence de rendre la planification et la gestion des travaux plus difficile et moins efficace.

 

La structure et l'organisation de l'industrie reproduisent le fractionnement des métiers ce qui requiert un grand nombre de sous-traitants, nécessaires pour réaliser un contrat. Cela favorise le morcellement de l’industrie et augmente coûts et délais de réalisation. L’entrepreneur général québécois, qui doit gérer et ordonnancer les travaux, est plutôt pris dans un étau et doit gérer des sous-traitants et non plus des travaux. Cette situation a comme conséquence de sous-optimiser la performance globale des projets. La problématique est d’autant plus présente lorsqu’il est question de petits et moyens projets (moins de 5 M$ et moins de 25 M$).

 

« Les conclusions de cette étude ne sont pas étonnantes mais indiquent clairement qu’il est temps de faire un exercice majeur de révision et de questionner le régime actuel », a souligné M. Luc Martin, vice-président exécutif de la CEGQ. « Une des priorité que prône notre corporation est l’allègement réglementaire dans l’industrie de la construction. Les entrepreneurs généraux sont les premiers à être directement affectés puisqu’ils jouent un rôle important dans cette industrie et subissent d’importants impacts occasionnés par des règles mal adaptées. »

 

La nature des impacts varie mais s’articule autour des éléments suivants : gestion d’échéancier et ordonnancement complexes des travaux, multiplication et gestion difficile des communications, la corrections des déficiences, les conflits de juridiction, la multiplication des sous-traitants, pertes financières et de temps, de même que les impacts sur les ressources humaines et la gestion de la sécurité. Ces impacts se répercutent sur l'industrie de la construction au Québec dans son ensemble; un secteur majeur de l’économie qui représente 12 % du PIB québécois (en 2014).

 

« La règlementation actuelle offre tellement peu de polyvalence pour la main-d’œuvre, en raison des limites strictes imposées dans la définition règlementée des métiers, parfois très spécifiques, que cela contribue entre autres à renforcer le fractionnement de l’industrie et ajoute à la complexité de la gestion des projets de construction », a ajouté M. Martin. « Au moment où la Commission de la construction du Québec procède à la révision de la juridiction des métiers, la CEGQ souhaite insister sur le besoin de prendre en compte l’industrie dans son ensemble et non de regarder les parties, compte tenu que la définition des métiers a été très peu revue depuis son entrée en vigueur en 1968. Il est essentiel de valoriser davantage la formation, d’offrir une plus grande flexibilité et de s’assurer que ces définitions reflètent effectivement les vrais besoins et la réalité de l’industrie, des donneurs d’ouvrage et des entrepreneurs généraux du Québec. »

 

La CEGQ invite fortement la Commission de la construction du Québec a tenir compte de l’impact de la juridiction des métiers sur la plani­fication des travaux et la gestion des contrats de construction dans ses travaux d’analyses des impacts des changements proposés aux définitions de métiers.

 

Cette enquête vient également renforcer la valeur de la recherche appliquée dans le domaine de la construction et du génie.

 

« Le volet de la recherche est essentielle si l’on souhaite vraiment moderniser les métiers de la construction et il serait à propos de s’appuyer davantage sur nos institutions, comme l’ÉTS – laquelle entretient un partenariat unique avec le milieu des affaires et l’industrie –, qui sont certainement en mesure de nous offrir vision plus large et encore mieux intégrée de la gestion et de la planification des contrats de construction, pour le bénéfice de l’industrie et de tous ces acteurs », a conclu M. Martin.

 

À propos de l’Enquête sur la juridiction des métiers et ses et ses impacts sur la plani­fication des travaux et la gestion des contrats de construction au Québec

L’objectif de cette enquête, réalisée par madame Nolwenn Gautier, M. Ing., sous la direction et avec les contributions de messieurs Constantine J. Katsanis, Ph.D., ing., professeur titulaire à l’ÉTS et directeur de l’Observatoire en construction et Luc Martin, ing., ASC, vice-président exécutif de la CEGQ était de documenter les impacts de la juridiction des métiers de la construction au Québec sur la gestion des contrats, la gestion et le déroulement des travaux, ainsi que leur ordonnancement. Les domaines abordés ont donc été la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (ou Loi R-20), actuellement en vigueur, ainsi que le Règlement sur la formation professionnelle de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction (Règlement r.8). Ce dernier définit notamment les 25 métiers à formation obligatoire, ainsi que les modalités des différents apprentissages.

 

Méthodologie : Le projet a duré quatre mois, de janvier à avril 2015. Il a comporté plusieurs étapes de recherche, particulièrement la revue de la littérature, la collecte de données, notamment par des rencontres avec des représentants d'institutions et avec des entrepreneurs généraux, l’analyse des résultats et la rédaction du rapport.

 

À propos de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec.

Crée en 1996, la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec représente exclusivement les entrepreneurs généraux en bâtiment, qui œuvrent principalement dans le secteur ICI (industriel, commercial et institutionnel). Ses membres se voient notamment confier la majeure partie des travaux en entreprise générale des bâtiments publics et privés.

 

SOURCE : Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CGEQ)

 

Renseignements : Pour information, une copie de l’enquête ou pour coordonner une entrevue avec la CEGQ, veuillez communiquer avec Caroline Martel au 514-240-9856 ou à caroline.martel@gmail.com.

 

Note à la rédaction : Le rapport de cette enquête est basé sur un projet présenté à l’École de technologie supérieure comme exigence partielle à l’obtention de la maîtrise en génie de la construction.

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